Sieste en cours, ne pas déranger. [PV : Saitou Masami]

Le ciel était bleu, traversé par quelques rares nuages, laissant la cour et les bâtiments de l'école de Namimori parfaitement ensoleillés.Il était midi, le soleil était à son zénith, et les élèves s'affairaient dans les couloirs, se rejoignant pour aller déjeuner. La plupart préféraient s'installer dans la cafétéria ou sur la cour, préférant éviter le toit, bien qu'il s'agissait d'un endroit plutôt agréable. Tellement agréable que le chef du Comité de Discipline s'y retrouvait souvent pour y faire la sieste. Les quelques uns qui s'en étaient malheureusement rendu compte, avaient pris la peine de faire passer le mot. Du coup, Kyōya pouvait avoir la paix. Allongé à même le sol, un bras derrière la tête, observait le ciel en silence, les yeux à demi-fermés.
Hibird, qui était allé voler un peu plus loin, revint finalement, tournoyant au dessus du toit avant de finir par atterrir sur l'index de Kyōya qui l'avait préalablement levé vers le ciel en voyant son compagnon arriver. Le jeune homme baissa sa main, laissant l'animal se poser sur son épaule et se blottir contre le col de sa veste.
Kyōya, lui, commençait déjà à s'assoupir...

La sonnerie venait de retentir, et déjà une bonne partie des élèves de l'école étaient en train de s'étaler dans les couloirs ou sur la cour. Il était midi, et Masami n'avait pas de cours avant un certain moment. Alors, elle avait pensé aller s'installer dans un coin tranquille pour profiter de son déjeuner et d'un peu de repos. Alors elle se mit en marche à travers les couloirs, balayant la cour du regard à travers les fenêtres, à la recherche du meilleur endroit.

Seulement, après quelques minutes, elle se rendit compte que toutes les meilleures places étaient prises. Observant le groupe des Vongola qui semblait s'amuser, en bas, dans la cour, Masami, encore dans le couloir, soupira.
« Pff... L'Italie commence finalement à me manquer... »
Elle réfléchit, puis trouva finalement une idée.
« La dernière solution reste le toit, ça doit être calme, là-bas... »

Alors, elle se mit en marche jusqu'au bout du couloir où elle monta les escaliers, jusqu'à la porte qui menait au toit. Elle l'ouvrit lentement, lui laissant le temps d'annoncer son arrivée dans un grincement gras. La lumière qui fit soudainement son entrée dans la cage des escaliers éblouit Masami qui mit sa main devant son front pour y voit plus clair, et aperçut un petit oiseau jaune voler dans les alentours avant de partir sur le côté, hors du champ de vision de la jeune fille. Elle sortit, fermant la porte derrière elle, puis s'avança de quelques pas, avant de regarder autour d'elle. C'est un peu plus loin qu'elle retrouva le petit oiseau, blotti sur l'épaule d'un garçon allongé à terre. Le garçon en question, Masami l'avait reconnu. Elle ne l'avait encore jamais rencontré, mais elle en avait entendu parler. Elle en avait entendu parler de la part des élèves de Namimori, mais aussi de la part de ses collègues de la Varia. Hibari Kyōya. Le gardien des Nuages de la famille Vongola. Alors, un léger sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Mais elle ne bougea pas.

Kyōya avait à peine eu le temps de commencer à s'endormir, qu'il entendit la porte qui menait sur les escaliers s'ouvrir en grinçant. Il ne prit d'abord pas la peine d'ouvrir les yeux, pensant que le nouvel arrivant l'aurait aperçu et serait alors directement parti. Il ne pensait pas, en entendant la porte se fermer, que la personne était restée.
Mais lorsqu'il entendit des talons claquer contre le sol, il comprit qu'en fait, il n'était plus seul. Il rouvrit donc ses yeux, retenant un grognement de désapprobation, avant de s'asseoir et voir qui venait déranger son sommeil. Hibird, lui, se réinstalla correctement sur son épaule.

Devant lui se tenait une jeune fille qui semblait avoir à peu près le même âge que lui. Il la regarda, la dévisagea, sans rien dire. Ses yeux rouges étaient fixés sur lui, et ses lèvres étaient courbées en un sourire. Ses cheveux étaient étonnamment longs, et leur couleur argentée brillait au soleil. Elle semblait dégager une certaines assurance, ce qui semblait rare chez les élèves de l'école, surtout face à quelqu'un comme Kyōya devant qui ils faisaient en général en sorte de détaler le plus rapidement possible. Et comme il n'avait jamais remarqué la présence de cette fille auparavant, cela l'intrigua légèrement. Il se leva lentement, prenant au passage ses tonfas en mains, qu'il avait laissés à terre. Il se décida finalement à prendre la parole.

"Que fais-tu là, herbivore..?"

Tandis que Masami l'observait, le garçon se releva finalement en position assise pour la regarder. Il sembla la dévisager, ce qui ne dérangea pas la jeune fille plus que ça. Elle attendait une réaction. Elle voulait savoir pourquoi tout le monde craignait tant cette personne, qu'elle attendait de rencontrer depuis un certain temps. Si elle avait été dans la Varia plus tôt, elle n'aurait pas eu à prendre cette peine. Mais Gola Mosca l'avait devancée. Devancée par une machine. Quelle poisse. Mais maintenant qu'elle l'avait devant lui, elle pouvait rattraper le temps perdu. En tant que gardienne des Nuages du côté de la Varia, elle tenait à connaître son équivalent chez la branche principale des Vongole. Parce que contrairement à ses collègues, elle n'avait aucune rancœur envers cette dixième génération. D'une certaines façon, ils apparaissaient comme leurs supérieurs, certes, et l'autorité ou la supériorité, Masami ne supportait pas ça. Mais à chaque fois qu'ils étaient en mauvaise position, en danger, la Varia pouvait s'attribuer tout le mérite de venir les sauver.

Kyōya se leva finalement, prenant au passage ses armes, que Masami n'avait pas remarquées.
"Que fais-tu là, herbivore..?"
Le sourire de la jeune fille s'agrandit alors qu'elle se retint de rire.
« "Herbivore"? Désolée de te décevoir, mais je suis loin d'être végétarienne... »
Elle s'approcha doucement de lui.
« Tu ne m'intimides pas, Kyōya. »
Et sans prêter attention à son regard, elle s'installa nonchalamment par terre, assise en tailleur, posant son sac sur ses jambes.
« Donc je serai peut-être la seule personne à vouloir prendre mon déjeuner ici. » dit-elle en dirigeant son regard vers le ciel.

Le fait que la jeune fille ne put cacher qu'elle essayait de se retenir de rire ne pu qu'irriter Kyōya qui resserra son emprise sur les poignées de ses tonfas. Il la regarda, le regard encore plus assombri, alors qu'elle commença à parler.

« "Herbivore"? Désolée de te décevoir, mais je suis loin d'être végétarienne... »

Et en plus, elle osait faire de l'humour? Avait-elle au moins conscience de la personne à qui elle s'adressait? Cette question ne tarda pas à trouver sa réponse lorsqu'elle s'approcha de lui avant de simplement déclarer:
« Tu ne m'intimides pas, Kyōya. »
Kyōya? Elle savait tout à fait qui il était. Et pourtant, elle ne se dérangeait pas pour faire usage d'un humour douteux et de l'appeler de la façon la plus irrespectueux qui soit. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait autorisé personne à l'appeler par son prénom. Et cette fille qui lui était complètement inconnue se permettait de le faire. Mais si elle avait autant d'assurance, c'est qu'il devait y avoir une bonne raison. Elle n'avait pas l'air d'être une simple petite effrontée. Et pendant qu'il pensait à tout ça, elle, s'installa par terre avec son sac sur ses jambes.
« Donc je serai peut-être la seule personne à vouloir prendre mon déjeuner ici. »
"Tu en as peut-être la volonté mais tu n'en as pas l'autorisation." dit-il tout en levant son bras droit à la hauteur de son torse, montrant son tonfa avec un air menaçant.

"Tu en as peut-être la volonté mais tu n'en as pas l'autorisation."

Masami se tourna alors vers Kyōya. Apparemment, il était loin d'approuver sa présence sur le toit, et comptait s'en débarrasser, en la menaçant, voire même en la mordant à mort. Elle avait aussi entendu dire qu'il avait tendance à menacer tout le monde de mordre. C'était une étrange habitude, d'après elle. Et son esprit mal tourné finissait par faire de cette expression quelque chose d'assez cocasse, d'où le sourire qui s'affichait de nouveau sur ces lèvres, en y pensant.

Elle se leva, posant son sac à terre au passage. Elle lui fit face, tout en époussetant l'arrière de la jupe de son uniforme, avant de le regarder, les mains sur les hanches.

« Il ne faut pas t'énerver pou ça, Kyōya. Mais dis-moi, amener des armes en cours, se battre dans l'enceinte de l'école, et menacer une jeune fille apparemment désarmée, n'est-ce pas contre le règlement? »

Elle regarda en l'air, son index droit posé sur sa lèvre inférieure, faisant mine de réfléchir, avec un air innocent.

« Moi qui pensais que tu faisais en sorte que tout le monde respecte le règlement... En fin c'est ce qu'on m'a dit. J'aurais pensé que tu étais inclus dans ce "tout le monde"... »

Apparemment, quelque chose fut assez risible pour que la fille qui faisait face à Kyōya. se mette à sourire, avant de se mettre debout, abandonnant son sac à ses pieds. Le garçon ne bougea pas, la regardant frotter l'arrière de sa jupe. Son regard s'était fixé à la hauteur de son bassin, alors il put remarquer ses mains posées sur ses hanches. Quand elle commença à parler, il la regarda de nouveau dans les yeux.

« Il ne faut pas t'énerver pou ça, Kyōya. »

Le fait qu'elle eut l'air d'accentuer son prénom l'irrita un peu plus.

« Mais dis-moi, amener des armes en cours, se battre dans l'enceinte de l'école, et menacer une jeune fille apparemment désarmée, n'est-ce pas contre le règlement? »

N'était-elle pas en train d'essayer d'utiliser les arguments qu'il avait l'habitude d'utiliser? Mais quelque chose d'autre attira son attention. Apparemment désarmée. Oui, en apparence, c'était une fille normale. Elle semblait insinuer qu'elle cachait quelque chose. Une force, ou une arme. Il analysa rapidement sa personne tandis qu'elle s'était arrêtée pour réfléchir, cherchant toute trace possible d'arme. Il ne trouva rien, mais son uniforme lui permettait peut-être de les camoufler.

« Moi qui pensais que tu faisais en sorte que tout le monde respecte le règlement... En fin c'est ce qu'on m'a dit. J'aurais pensé que tu étais inclus dans ce "tout le monde"... »

Sous l'irritation, les sourcils de Kyōya se froncèrent encore plus, si seulement c'était possible. Mais il finalement un pas en avant, puis deux autres, avant de se retrouver plus proche d'elle. Il la fit la regarder en redirigeant son visage à l'aide d'une de ses matraques. Pour détourner son attention, il lui parla, alors qu'il profitait de la proximité pour continuer à vérifier si elle portait quelque chose de spécial sur elle.

" Et que comptes tu faire, si jamais j'enfreins les règles, herbivore? "

Masami regardait toujours en l'air, alors que le préfet semblait l'observer en silence. Son attention fut ramenée vers lui lorsqu'elle entendit les talons de ses chaussures claquer contre le sol. A peine avait-elle eu temps de réagir et de tourner son visage vers lui, Kyōya avait déjà fait trois pas qui l'avaient considérablement rapproché d'elle et l'avait aidée à le regarder, en lui orientant la tête à l'aide de son tonfa. Elle le regarda avec un peu de surprise, ne s'attendant pas à un tel geste. Mais très vite, sa surprise fut remplacée par un air satisfait. Elle ne remarqua cependant pas qu'il était en fait en train de vérifier si elle était armée. Mais il n'y avait que peu de chances qu'il le remarque, ses boîtes-armes étant accrochées à la ceinture de sa jupe, camouflées par sa veste qui les recouvrait.

" Et que comptes tu faire, si jamais j'enfreins les règles, herbivore? "

La jeune fille détourna le regard.

« Meh. Ce que je compte faire, hein...? Et bien, je pourrais t'en empêcher, et passer pour la bonne élève qui tiendrait à défendre les règles de son école bien aimée... »

En prononçant ces derniers mots, son regard revint se fixer sur celui de son interlocuteur.

« ... tout en faisant en sorte de les respecter elle-même! »

Et c'est sans crier gare que Masami se jeta littéralement sur Kyōya, mettant ses bras autour de son cou pour être sûre de l'embarquer dans sa chute. Elle atterrit à quatre pattes au dessus de lui et prit la précaution de bloquer les poignets du garçon sous ses genoux. Elle se baissa pour le regarder, et dire à voix basse, presque en chuchotant:

« C'était plus facile que ce que j'aurais pensé, dis donc... »

Et elle se redressa, le regardant de haut, l'air hautain.

« Le préfet n'est pas très alerte. Peut-être devrais-je le remplacer? J'ai pratiquement tout pour, après tout... »

« Meh. Ce que je compte faire, hein...? Et bien, je pourrais t'en empêcher, et passer pour la bonne élève qui tiendrait à défendre les règles de son école bien aimée... »

Kyoya regarda la fille avec un air légèrement intrigué, fronçant les sourcils au vu du sourire qu’elle afficha soudainement. Elle préparait quelque chose qu’il n’allait sûrement pas apprécier. Et il n’eut pas longtemps à attendre avant que sa pensée ne soit confirmée.
« ... tout en faisant en sorte de les respecter elle-même! »

Le président ne sut pas vraiment ce qu’elle entendait par là, mais par prudence, il tenta de faire un pas vers l’arrière, mais cette fille était plus rapide que ce qu’il aurait pensé. Plus rapide que lui. Elle se lança sur lui, mettant ses bras autour de son coup. Il n’aurait définitivement pas du s’approcher d’elle. A présent, elle était vraiment trop proche à son goût. Sur le moment, il ressentit une certaine panique, n’ayant pas du tout prévu d’avoir affaire à ce genre de situation.
Il tomba à terre sur le dos, elle était à quatre pattes au dessus de lui et s’empressa de bloquer ses mouvements en appuyant ses genoux sur ses poignets. Non seulement elle y mettait son poids, mais Kyoya remarqua qu’elle y rajoutait une certaine force. Il lui lança un regard noir, alors qu’elle se baissait pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Trop près. Définitivement trop près. Plus facile que ce qu’elle croyait ? L’air hautain qu’elle avait adopté ne fut qu’énerver un peu plus le garçon qui commença à dégager une aura un peu plus mortelle que d’habitude, si au moins c’était possible.
« Le préfet n'est pas très alerte. Peut-être devrais-je le remplacer? J'ai pratiquement tout pour, après tout... »
« Tu n’as rien pour être digne de ça. » dit-il simplement, avant de dégager son bras droit pour faire basculer l’élève sur le côté, et se retrouver au dessus d’elle. Il la garda plaquée au sol, sa main gauche autour de son cou après avoir lâché son tonfa, son autre main encore armée prête à asséner un coup.
« Tu crois peut-être que, sous prétexte que tu es une fille, je ne te mordrais pas ? »

Masami regarda Kyoya quand il se mit à parler.

« Tu n’as rien pour être digne de ça. »

Elle le regarda un peu plus sérieusement, mais fut prise par surprise quand il dégagea son bras, son genou frappant alors le sol. Elle eut à peine le temps de s’inquiéter pour ça, qu’il la poussa pour échanger leurs places. Il la maintenait en place en l’agrippant au cou, et la menaçait de la frapper. Même s’il l’étranglait à moitié, Masami ne put s’empêcher de rire. A vrai dire, elle avait vécu bien pire et n’avait aucunement peur de lui. Elle avait peut-être tort, mais était persuadée de pourvoir le gérer. Elle riait, tout en sachant, d’après ce qu’elle avait appris de lui par les paroles des autres, et par les quelques minutes passées avec lui, cela l’énerverait. Elle mit quelques instants avant de se remettre de ses émotions et reprendre son souffle coupé par la main qui lui tenait la gorge.

« Ah, mords-mois si tu le veux, je n’attends que ça. »

Ses paroles avaient pris une note pervertie. Elle voulait savoir jusqu’où elle pourrait aller avant qu’il n’en puisse plus. Elle aurait d’ailleurs pensé qu’il l’aurait frappé bien avant. Elle ne cherchait pas forcément le combat, elle voulait surtout évaluer son tempérament et sa puissance. En tant qu’homologues, elle se dit qu’il pouvait être très amusant de le taquiner, juste un peu.