Coucou Voisine \o ! [PV:Saitou Masami]

Masami s'était levée lorsque son sommeil avait été interrompu par la chaleur un peu trop ardente délivrée par les rayons du soleil qui rentraient dans sa chambre par la fenêtre son les volets et les rideaux étaient ouverts. Elle revenait tout juste d'une petite mission nocturne, et se serait bien passée d'un tel réveil un jour où elle n'avait pas cours.

Elle descendit les escaliers pour arriver en face de la cuisine dans laquelle étaient installées ses parents qui prenaient leur petit déjeuner.

« Ma-chan, veux-tu bien aller récupérer le journal qui doit traîner quelque part dans l'allée devant la maison? »
En seule réponse, Masami se contenta de faire la moue et gonfler ses joues, avant de se tourner vers la porte pour marcher jusqu'à celle-ci, mettre une paire de ballerines au passage, et sortir en claquant la porte derrière elle. Décidément, ses parents pouvaient être adorables, mais il était finalement peut-être temps qu'elle se trouve un appartement bien à elle, qu'elle s'incruste chez quelqu'un d'autre, ou qu'elle retourne en Italie. Sans eux.

Elle piétina le long de l'allée, scannant les alentours à la recherche du fameux journal. Qu'elle trouva devant le portail, sur le trottoir. Le livreur ne s'était apparemment pas foulé. Elle s'approcha et se baissa pour le ramasser, quand un pierre sortie de nulle part vint lui percuter le crâne.

« AH! »

Elle se tourna vers la cloison voisine, pour y voir apparaître une fille d'à peu près son âge, aux cheveux verts. Elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais fait attention à ses voisins, en remarquant qu'elle ne l'avait jamais vue. Elle lui adressa un regard noir, malgré ses excuses.

« Je viens de recevoir une pierre sur la tête. Bien sûr que j'ai mal! »

La voisine sembla dévisager Masami pendant un certain moment avant de s'excuser de nouveau.

- Excusez moi , je savais pas que ça tomberait sur quelqu'un excusez moi, euh juste une question vous habitez dans le coin ? Je ne vous ai jamais vue...

« 'Je ne savais pas que ça tomberait sur quelqu'un'? Non mais faudrait réfléchir un peu, quand on se met à balancer des trucs de l'autre côté de la cloison, et puis - »

Masami arrêta son espèce de sermon lorsqu'elle se rendit compte que la fille à qui elle parlait avait disparu de son champ de vision avant qu'un bruit sourd ne se fasse entendre. Elle s'approcha de la barrière jeter un coup d'oeil de l'autre côté, pour voir que la fille s'était rétamée sur le sol. Elle la regarda en soupirant et tandis qu'elle se relevait en s'époussetant, l'adolescente aux cheveux blancs repris la parole sans s'inquiéter du bien de son interlocutrice.

« Evidemment que j'habite dans le coin, j'habite juste là. » dit-elle en pointant de son pouce sa maison derrière elle. « Mais je suis pas souvent là. Par contre, je suis persuadée d'avoir eu d'autres voisins avant vous. Vous êtes là depuis longtemps? »

- Que, quoi ah oui moi eh bien je suis arrivée ici il y a 1 an. Mais ça fait des années que ma famille habite ici.

Un an? Cela faisait moins longtemps que Masami et ses parents avaient emménagé à Namimori. Alors, elle devait complètement avoir halluciné. Et cette pensée s'était marquée sur son visage, au vu de ses sourcils légèrement froncés en y repensant. Mais elle fut ramenée à la réalité quand sa voisine reprit la parole après avoir pris une chaise pour mieux la voir de l'autre côté de la cloison.

- Comment vous appelez-vous ? Mes gardes du corps m’ont parlé des voisins mais je ne connais que leur nom.
« Eh? Gardes du corps? Vous êtes quelqu'un d'important, ou un truc du genre? » demanda-t-elle avec un air intrigué.

Elle allait continuer à parler quand elle vit quelque chose arriver de nulle part pour arriver sur la tête de sa voisine. C'était un journal. Masami se tourna rapidement vers la route pour voir s'éloigner le livreur qui était à vélo, et il ne roulait pas vraiment droit. Elle regarda de nouveau celle à qui elle parlait.
- Rah mais c'est pas vrai ! Il devrai arrêter de boire cette imbécile de livreur .. C'est la troisième fois en 3 jours !
L'adolescente ne put s'empêcher de sourire. Le karma. C'était le karma, qui s'était retourné contre elle, pour lui avoir balancé une pierre dessus.

« Mmmh... Je crois qu'il faudrait qu'on demande à changer de livreur, il est pas très compétent, celui-ci... Je lui en toucherai deux mots demain matin. Ah, au fait, mon nom est Saitou. Je suis Saitou Masami. Et vous? »

- Oh moi c'est Kagura, Haku Kagura. Ou Apocalipsis Kagura c'est comme vous voulez.

Deux noms? Le second n'inspira pas vraiment confiance à Masami qui fonça les sourcils en l'entendant.

- Oh, et pour mes gardes du corps, oui je suis quelqu'un d'assez important. Mais dites-moi vous êtes une lycéenne? C'est bien le lycée je n'y suis jamais allé. J'aimerais bien pourtant.

La suspicion dans le regarde de l'adolescente se transforma en une certaine incompréhension mêlée à une certaine pitié. D'autant plus lorsqu'elle ajouta un compliment sur son nom.
Cette Kagura semblait assez étrange. D'un, elle avait un nom espagnol pas très facilement portable. De deux, elle avait apparemment une ribambelle de gardes du corps. De trois, elle semblait étrangement naïve et cela ne collait pas aux deux premières affirmations. Du coup, l'air intrigué de Masami ne s'effaça pas de si tôt de son visage.

« Et bien la lycée ça peut aller, quand on a rien d'autre à faire... Mais dites, vous venez d'où? Votre nom... Il est espagnol, non? Vous avez l'air d'avoir à peu près le même âge que moi... Vous n'êtes pas scolarisée? Et quand vous parlez de l'importance de votre personne, c'est, genre, important comment? »

Elle s'arrêta finalement en remarquant le paquet de questions qu'elle venait de lui balancer. Elle ne s'en excusa pas pour autant, étant donné qu'il lui paraissait normal d'être autant intrigué par ces choses. Parce que même elle, alors qu'elle avait certains secrets à cacher, Masami avait une vie apparemment normale. Cette fille montrait trop... d'étrangetés à la fois.

Masami écouta sa voisine avec une certaine attention, étant donné qu'elle était assez intriguée par son personnage.

Jamais allée au lycée pour cause de santé défaillante, d'origine espagnole... Que venait faire une espagnole dans cette petite ville japonaise? Bon, on aurait pu se demander que faisait une italienne dans cette même ville aussi, mais Masami considérait que ses parents avaient des raisons d'être venus ici. Et en sachant que le boss de la famille Vongola était dans les parages, c'était peut-être logique. Et ça arrangeait l'adolescente qui faisait indirectement partie de la prestigieuse famille.
Je suis chef d'un clan de... comment dire... de brutes tatouée, on va dire, hein... Cette phrase ne pu que particulièrement attirer l'attention de la jeune fille dont le regard fixé sur son interlocutrice était vidé par le besoin de réflexion. Clan + Brute + Tatouage = ... Masami n'était pas une brillante mathématicienne quand sa vie n'en dépendait pas, mais là, le calcul n'était pas compliqué. Cette fille faisait partie des Yakuza, et soit elle n'avait pas peur de le cacher, soit elle pensait Masami assez naïve pour ne pas le comprendre. Le regard de Masami se refocalisa, alors qu'on lui demandait de parler un peu plus d'elle. Elle esquissa un sourire forcé qui semblait tout à fait naturel... Force de l'habitude.

« Oh, moi je ne suis qu'une adolescente ordinaire, dit-elle en agitant ses mains devant elle. Tout ce qui pourrait être intéressant, c'est que j'ai vécu en Italie... Ça nous fait un point commun, on vient d'Europe... »

Masami s'arrêta, son sourire s'effaçant peu à peu. Elle avait bien envie de poser plus de questions à cette individu, mais elle serait très vite emportée par ses habitudes d'interrogatoires qu'elle avait pu entreprendre parfois sur des missions, et sa couverture serait littéralement foutue. Si elle se montrait trop curieuse, cela ne lui serait pas positif non plus. Elle comptait bien en savoir plus sur cette Kagura, mais elle allait s'y prendre plus subtilement. Il ne fallait pas qu'elle se doute de quoi que ce soit.

Masami avait arrêté de sourire, et sa voisine n'avait apparemment pas envie d'avoir l'air plus joyeuse qu'elle.

- Pas besoin de vous forcer je n'aime pas ça.Et si on parlait sans jouer la comédie, Mademoiselle.

A ces mots, l'adolescente reprit finalement totalement son expression habituelle : froide et blasée. Elle ne voulait pas de comédie? Bien. Tout ce qu'elle voulait, c'était être un minimum polie. A quoi s'attendait-elle, exactement? 'Coucou, je suis de la mafia, apparemment toi aussi, soyons amies!'? Non mais sérieusement... Elle n'était actuellement pas armée, ayant laissé ses boîtes sur son chevet sans les prendre à son réveil, ne s'attendant pas avoir affaire à un tel cas. Si elle les avait eues, elle n'aurait pas hésiter à passer à l'attaque pour lui montrer qu'il ne fallait pas s'en prendre à quelqu'un sur qui on a des doutes, surtout quand il s'avère que ce quelqu'un fait partie de l'escouade d'assassinat indépendante de la famille la plus prestigieuse dans le monde de la pègre. Cependant, si cela était vraiment nécessaire, une attaque ferait du bruit et alerterait ses parents, qui, eux, pourraient venir en renfort.
Au final, la remarque de Kagura avait mis Masami d'une plus mauvaise humeur qu'elle ne l'était déjà. Alors, le ton qu'elle prit fut tout à fait différent. Laissez tomber la politesse et le vouvoiement, ce n'était plus utile.

« Y'a un problème? Pas be soin de tourner autour du pot. Je ne vois pas de quoi tu parles. Je n'ai pas besoin de jouer la comédie quand je n'ai rien à cacher. Et puis, j'vois même pas pourquoi je prendrais la peine de te cacher quelque chose. »

Elle avait dit ça en la regardant très sérieusement, fixement, avec un air d'impatience dans son regard. A ce moment, il n'étais plus question du fait de devoir garder sa couverture. Elle était juste profondément frustrée.

Masami, qui était sur le point de s'énerver, finit par avoir l'air plus blasée qu'autre chose par la réponse de sa voisine. Cette fille était louche. Trop louche au goût de Masami. Le genre de personne avec qui elle n'aimait pas discuter. De toute manière, ce n'était pas comme si elle aimait discuter avec les autres. Tant qu'elle ne pouvait pas ouvertement les descendre, cela ne l'intéressait guère. Elle voulait avoir le contrôle, et cette fille était une contradiction à elle toute seule, ce qui ne pouvait qu'horripiler l'assassin. Mais comme elle l'avait déjà remarqué, elle n'avait pas d'arme sur elle, donc s'énerver n'aurait aucun intérêt. C'est pour cela qu'elle préféra l'indifférence.

« L'Italie, c'est plein d'Italiens. Rien de bien impressionnant. Y'a un peu plus de verdure qu'ici » dit-elle en passant sa main dans ses longs cheveux argentés, regardant non nonchalamment le journal qu'elle tenait dans son autre main.

Elle n'avait plus envie de discuter avec sa voisine. Elle en avait déjà plus marre qu'autre chose, et n'allait pas tarder à s'impatienter si la discussion ne tournait pas autrement.